En cette journée européenne de la prostate, nous revenons sur une alerte qui nécessite d’être sonnée.
Le cancer de la prostate tue, pourtant dépisté tôt, la survie est bonne !
C’est la énième fois que nous sommes contactés en urgence pour la prise en charge d’un cancer de la prostate avancé (Métastase à la colonne vertébrale, et localement à la vessie). Dans le meilleur des cas, on a pu opérer le malade et lui octroyer une survie de 6 mois environ. Mais dans le pire des cas, comme celui d’hier, le souscripteur n’a même pas eu le temps de régler l’affiliation, et donc le malade n’a même pas pu rencontrer notre spécialiste ! En moins de 36h il est décédé !
C’est quoi même la prostate :
La prostate est une glande qui fait partie des organes génitaux masculins. Située sous la vessie et devant le rectum, elle a normalement la taille et la forme d’une noix de Kola.
La prostate produit un liquide (liquide prostatique) qui, avec les spermatozoïdes produits par les testicules, forme le sperme. Le développement et le fonctionnement de la prostate sont influencés par les hormones mâles (testostérone). Ces hormones règlent la croissance de la prostate ainsi que la formation du liquide prostatique.
Le Cancer de la Prostate :
Le cancer de la prostate est le 2° cancer plus fréquent chez l’homme (après le cancer des poumons), avec une incidence mondiale globale d’environ 30 pour 100000 hommes ; environ ¾ des malades ont 65 ans ou plus, et la répartition géographique des incidences est très hétérogène.
On compte trois stades dans le cancer de la prostate :
1er stade : La tumeur est encore localisée dans l’enveloppe de la glande.
2ème stade : La tumeur grossit localement. Les cellules cancéreuses sont sorties de l’enveloppe, mais ne se sont pas répandues. Les premiers symptômes apparaissent.
3ème stade : Les cellules cancéreuses quittent la prostate et envahissent les ganglions et les os pour y former des métastases.
Quels sont les signes qui doivent nous interpeller ?
Le cancer de la prostate ne s’accompagne pas de symptômes ou signes spécifiques. Généralement, la maladie passe complètement inaperçue pendant de nombreuses années. Le cancer doit avoir atteint un volume important pour se manifester par des problèmes de compression des voies urinaires. Dans ce cas, il peut engendrer les symptômes suivants :
Ø Le jet d’urine perd de sa force ;
Ø Un besoin plus fréquent d’uriner, même durant la nuit ;
Ø Une sensation de douleur ou de brûlure lorsque vous urinez ;
Ø Des urines troubles ou contenant du sang.
De telles perturbations urinaires sont fréquentes chez les hommes âgés. Elles résultent le plus souvent du développement d’un adénome bénin et non d’un cancer de la prostate. C’est pourquoi il est important de consulter un médecin afin de détecter l’origine du problème.
D’autres symptômes peuvent apparaître au fur et à mesure que la tumeur grandit ou envahit d’autres organes :
*Des douleurs sourdes dans le bas-ventre ou le bas du dos
*Une irritation du rectum
*un œdème (gonflement) au niveau d’une jambe ou de la verge, lorsque la tumeur envahit le système lymphatique
*Une fracture spontanée ou des douleurs osseuses, lorsque des métastases apparaissent dans les os (il n’est pas rare que la maladie soit seulement détectée à ce stade)
Notez que ces symptômes sont d’apparition tardive.
Causes et facteurs de risque du cancer de la prostate
Les causes précises du cancer de la prostate ne sont actuellement pas connues. Cependant, des facteurs de risque ont pu être identifiés.
L’âge : C’est le facteur prédisposant le plus clairement identifié. Plus on vit vieux, plus on risque d’en être atteint. Chez les plus de 80 ans, les cancers de la prostate sont extrêmement fréquents.
Les antécédents familiaux : Les hommes dont le père, le frère et/ou un oncle présente – nt un cancer de la prostate courent un risque accru.
L’origine ethnique : On constate une fréquence élevée de cancers de la prostate, probablement d’origine génétique, chez les noirs américains.
L’alimentation : La relative rareté des cancers prostatiques en Extrême-Orient indique l’existence probable de facteurs protecteurs d’origine alimentaire. La grande fréquence de ces cancers dans les pays occidentaux suggère également le rôle défavorable, de l’alimentation.
La maladie de Parkinson : Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, et leurs proches jusqu’au 3ème degré, courent un risque plus important de cancer de la prostate. Comme les autres cancers, le cancer de la prostate n’est pas contagieux, même en cas de rapports sexuels.
Adénome prostatique : Chez la plupart des hommes, le volume de la prostate augmente avec l’âge, surtout après la cinquantaine. On parle alors d’adénome de la prostate (ou encore hypertrophie bénigne de la prostate). Il ne s’agit pas d’un cancer. Ce phénomène est probablement lié à des changements hormonaux et, dans certains cas, entraîne des difficultés à uriner en raison de la compression des voies urinaires par la prostate. Notons que le fait d’être atteint d’un adénome prostatique n’entraine pas une prédisposition au cancer de la prostate.
Diagnostique / Examens
Le risque devient très élevé, multiplié par 10 si dans les “antécédents familiaux”, un cancer de la prostate a été diagnostiqué soit :
Chez deux parents du 1er ou 2ème degré avant l’âge de 55 ans chez un parent au 1er degré
Chez trois parents de la famille maternelle ou paternelle, quel que soit l’âge
Pour les hommes correspondant à ces profils, un suivi spécifique sera proposé :
Dosage de PSA (prise de sang) ; Toucher Rectal ; Echographie prostatique +/- biopsie ; IRM
Examens complémentaires : Si les examens révèlent la présence d’un cancer, un bilan d’extension est nécessaire afin de déterminer l’étendue de la maladie et la présence éventuelle de métastases (comme un CT-scan, une IRM, une scintigraphie osseuse…).
Une fois le diagnostic posé, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin qui trouvera la stratégie thérapeutique la meilleure pour votre parent.
Chers parents, au-delà de 50 ans, consultez l’urologue !
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Dr Charly KADJI